
Aujourd’hui, on fête les 75 ans de l’Indépendance de l’Inde. Retour sur les événements historiques de l’année 1947 qui ont bouleversé le destin de ma famille.
Aujourd’hui l’Inde fête son Indépendance – le départ des colons britanniques représentés par Lord Mountbatten – après deux siècles et demi d’exploitation commerciale et politique. C’est une journée de fierté nationale qui constitue également une occasion de se souvenir des événements qui ont tout simplement déchiré un peuple en deux : la Partition de l’Inde et la création de l’état islamique du Pakistan.
Ma grand-mère maternelle – Kalyani Ahluwalia – est née le 7 mai 1929 à Rawalpindi, une grande ville du nord du Panjab – le pays des cinq (panch) rivières. Elle a seulement 17 ans quand les représentants politiques annoncent à la hâte la création du « pays des purs », un état destiné à accueillir les citoyens musulmans habitants alors dans les 4 coins de l’Inde dans un nouvel état créé de toute pièce.
Du jour au lendemain, sa famille – de religion sikhe – doit quitter ces terres données à la communauté musulmane. Accompagnées de leur père, Kalyani et ses soeurs traverseront à pied la nouvelle frontière indienne, dessinée en plein milieu de leur région natale, pour se réfugier du côté « non-musulman ». Les soeurs Ahluwalia font partie des 8 millions de personnes hindoues et sikhes qui s’exileront. Elles prennent ainsi part au plus grand mouvement de population du siècle dernier qui compte plus de 20 millions de déplacés.
J’ai pour projet de raconter cette histoire pour honorer leur courage, et pour que l’on se souvienne de pays où les religions cohabitaient dans le respect et la solidarité. À partir de récits familiaux et de recherches historiques, j’espère rendre plus visible cet héritage incroyable, pour inspirer avec force notre futur métissé et globalisé.