De cette merveilleuse exposition, je retiendrai que « La couleur est l’incarnation des émotions » par Peter Phillips.
C’est effectivement l’expérience que l’on fait en découvrant les robes et autres trésors de la Maison Dior, en passant de pièces noires à pièces blanches qui nous font tour à tour étouffer ou respirer, jusqu’à cette brise fraîche dans la salle d’inspiration jardinière. On se demande quand même quelle émotion souhaitait incarner Peter en créant des stickers eye-liner métalliques…
De cette merveilleuse exposition, on oubliera la foule, cette foule qui attend sur le trottoir du Louvres, deux heures avant l’ouverture (achetez vos billets en ligne pour éviter l’attente). On oubliera ces touristes qui mitraillent de photo les vitrines puis (et surtout) eux-mêmes, ces parisiens qui se prennent au sérieux dans un defilé de bretelles et de robes plissées pour l’occasion, ces intellectuels auto-proclamés qui scandent à qui les supportent encore que Maria Grazia Chiuri a pris la suite de Galliano alors que non elle a été sollicité suite au départ de Raf Simons et qui est surtout la première femme à diriger la marque qui a pour mission de « rendre les femmes plus belles et plus heureuses ».
L’expo Dior vaut le détour parce qu’on peut voit ces robes de près, en admirer les détails, les broderies, les strass Swarovski, les lignes qui mettent en valeur la silhouette féminine tout en permettant l’audace du geste, les couleurs qui sont donc l’incarnation des émotions et parce qu’on ne s’en approchera jamais plus. On revient sur la success story de Christian Dior et des prodiges qui ont pris sa suite, comme l’excellent Yves Saint Laurent. On passe rapidement sur le maquillage avant de revenir aux robes qui sont l’atout essentiel de cette manifestation. Maria Grazia Chiuri parle de créer un rêve réaliste et avec cette belle visite on s’approche de ces tenues qu’on porterait volontiers (et qui nous iraient bien d’ailleurs), ces belles matières fluides aux couleurs des fleurs du jardin de Granville.
Une des salles de la première partie de l’exposition rappelle l’exposition Barbie avec un bric-à-brac de robes miniatures, de parfums et d’objets personnels de Monsieur Dior. Dans la seconde partie, la salle blanche des patrons fait son effet et on peut admirer le travail d’une petite main, gardienne du savoir-faireMade In France et confinée à un coin de cette salle démesurée. On se demandera un instant si c’est vraiment éthique de travailler dans ces conditions sous les yeux des badauds qui la prennent en photos et on l’oubliera une salle plus loin, devant les paillettes de la galerie des glaces de Versailles qui nous fera voyager dans l’univers des publicités J’adore, parfum indétronable depuis près de deux décennies.
D’un point de vue pratique vous pouvez vous rendre au Musée des Arts Décoratifs, rue de Rivoli à Paris 1er jusqu’au 7 janvier 2018 pour vous perdre dans les couloirs qui mettent en valeur plus de 300 robes de haute couture. L’exposition est longue, nous y avons passé un peu plus de 3h et elle mérite une bonne demie-journée. Le billet à 11€ vous donne également accès aux collections permanentes du musée notamment aux galeries de bijoux qui valent le détour. S’il fait beau, prenez-vous un sandwich et allez déjeuner au Jardin des Tuileries pour un picnic avec vue sur la Tour Eiffel avant d’aller jeter un coup d’oeil aux pyramides du Louvres qui sont magnifiques illuminées dès le début de soirée. À vous le rêve réaliste de Dior !